De la reconnaissance des médias indépendants

Oeuvrer au sein de médias indépendants présente tout un défi, celui d’être reconnu comme tel. Même lorsqu’on travaille avec professionnalisme, le milieu des relationnistes et des institutions tarde à s’adapter à la présence de journalistes oeuvrant en marge des empires de presse, parfois bénévolement. Le refus de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) et de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) d’accorder la carte de presse à une personne ne vivant pas du journalisme n’est clairement pas pour aider.

Au Québec, la Loi électorale contrôle qui peut dépenser afin d’influencer la campagne. Les médias bénéficient d’une exception aux contraintes de cette loi… quand le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) veut bien les reconnaître ainsi! Trois d’entre eux l’ont appris à leurs dépends récemment. 99% Media, GAPPA et Les Alter Citoyens ont lancé cet hiver le documentaire La Charte des distractions, un long métrage prenant position contre le projet de charte des valeurs québécoises et dont le tournage a engendré certaines dépenses. À partir d’extraits du documentaire, une capsule de 8 minutes fut réalisée, La Charte des élections, publiée durant la campagne électorale. C’est là que le DGEQ a sourcillé. Lundi dernier, ce dernier a sommé les trois médias indépendants de retirer la capsule, pour ensuite remettre en question sa décision.

L’objet de son hésitation? Le statut de médias ou non de ces organisations.

Un bref reportage, auquel a participé notamment le porte-parole du DGEQ Denis Dion, a été réalisé sur cette mésaventure. Vous pouvez le visionner ici directement pour connaître davantage les arguments de chacune des parties. L’entrevue intégrale, avant montage, avec M. Dion a aussi été rendue publique.

Mon appui à une lettre ouverte

Par ailleurs, j’ai joint ma voix à une centaine de personnes issues du milieu des communications, de la culture et des médias réclamant le retour en ligne de La Charte des élections ainsi qu’une modernisation de la Loi électorale afin qu’elle respecte le travail médiatique fait hors du cercle fortuné des empires de presse. La lettre ouverte fut publiée ce matin chez Voir. À lire.

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