«Mon scoop» (journal Metro) et la question du droit d’auteur

Ma conversation Twitter avec le représentant du journal Metro

PierreLucDaoust
Merci à @MetroMontreal de chercher à couper des emplois de photographe en sous-payant des amateurs http://t.co/cxpNgJm (via @yveshache)
MetroMontreal
@PierreLucDaoust Ne vous inquiétez pas, les emplois des photographes ne sont pas en jeu! Le projet Mon scoop est un ajout, ne remplace rien.
PierreLucDaoust
@metromontreal En plus de réutiliser librement les photos payées, prenez-vous la totalité des droits ou ils sont laissés aux «photographes»?
MetroMontreal
@PierreLucDaoust Les détails dans la FAQ: http://www.journalmetro.com/monscoop/faq
PierreLucDaoust
@metromontreal La FAQ ne précise pas ce détail. Où peut-on lire les conditions détaillées associées à Mon scoop?
MetroMontreal
@PierreLucDaoust ,Désolé, c’est une erreur, elles y seront ajoutées. En attendant, voici: http://cot.ag/l37cLP
MetroMontreal
@PierreLucDaoust Les conditions de Mon scoop sont similaires à ce qui se fait ailleurs, comme chez TVA ou Radio-Canada (qui ne paient pas)
PierreLucDaoust
@metromontreal Merci pour ces renseignements.
MetroMontreal
@PierreLucDaoust Pas de problème!
PierreLucDaoust
@metromontreal Autre question: seules les photos publiées sur papier sont payées, pas celles dans la galerie en ligne. Qu’en est-il (1/2)
PierreLucDaoust
@metromontreal de celles publiées en ligne mais DANS un article de presse qui n’est pas publié sur papier? (2/2)
MetroMontreal
@PierreLucDaoust Les photos seront utilisées dans un article en ligne seulement si elles sont dans le journal.
PierreLucDaoust
@metromontreal Donc il n’y a aucun article qui soit en ligne sans être dans le journal papier?
MetroMontreal
@PierreLucDaoust Dans le cadre de Mon scoop, c’est bien ça.
PierreLucDaoust
@metromontreal La FAQ laisse pourtant la porte ouverte à ça. Sur tout ce qui n’est pas le journal papier, en fait (voir conditions d’util.)
PierreLucDaoust
@metromontreal Il serait pertinent, selon moi, de préciser la FAQ à ce sujet. Merci d’avoir pris le temps de me répondre! 🙂

3 Replies to “«Mon scoop» (journal Metro) et la question du droit d’auteur

  1. Bonjour M. Daoust,

    Je suis directeur de l’information chez Métro et responsable du site web journalmetro.com, c’est d’ailleurs moi qui a répondu à vos questions sur Twitter. J’ai donc lu avec intérêt votre billet.

    Je constate d’abord que si vous soulevez certaines questions, vous relevez également plusieurs points positifs. J’en suis bien heureux! Il s’agit d’une nouvelle expérience, nous nous adapterons. Des commentaires constructifs comme les vôtres sont les bienvenus et seront assurément pris en considération.

    Voici donc quelques précisions que j’aimerais apporter.

    D’entrée de jeu, vous posez la question suivante: à quel point peut-on en tirer un revenu? Eh bien, de toute évidence, il est impossible d’espérer tirer un revenu fixe de cette initiative. Là n’est pas le but de l’exercice, tout simplement. Nous nous adressons aux lecteurs pour qui ce sera une expérience particulière de voir leurs photos publiées, non pas aux photographes professionnels.

    Vous soulignez que l’entreprise pourra réutiliser la photo comme bon lui semle. C’est vrai. Mais il importe encore une fois de tenir compte du fait que Mon scoop s’adresse principalement aux lecteurs qui prendront des clichés spontanés dans leur quotidien. On parle ici de manifestations, d’accidents, de météo, de faits divers… En pratique, la durée de vie de ces images, vous en conviendrez, est bien limitée.

    On peut également lire: «Ce contrat est écrit dans une page à part. Il ne semble pas être à accepter au moment de l’envoi». En fait, lors de l’utilisation du formulaire web, les conditions doivent être acceptées avant l’envoi. Elles doivent aussi l’être dans notre application iPhone. Et lorsqu’un lecteur utilise l’adresse monscoop@journalmetro.com, il reçoit un courriel automatisé l’invitant à consulter les conditions sur le web.

    Enfin, vous vous inquiétez de l’impact sur le niveau de vie des photographes de presse. C’est une question légitime dans son sens large, tout comme on peut s’inquiéter de l’impact du journalisme citoyen sur le métier de journaliste. Tout ce que je peux confirmer, ici, est que cela n’affecte pas la situation chez Métro.

    En terminant, je dois dire que je serais curieux de lire votre analyse (et peut-être un comparatif?) des autres initiatives du genre, comme Mon topo de TVA et Témoin de Radio-Canada, que vous mentionnez.

    Au plaisir de vous lire,

    Christian Duperron
    Journal Métro

    1. Merci pour votre réponse, M. Duperron! Les précisions que vous apportez sont très appréciées.

      En effet, je me suis limité mardi à l’analyse de «Mon scoop», puisque c’est lui qui faisait la manchette. Ceci dit, je compte bien regarder du coté de ses compatriotes radio-canadien et quebecorien.

  2. Excellent article M. Daoust.

    Comme M. Duperron le dit, vous avez considéré les nombreux points à considerer de part et d’autre. C’est tout à votre honneur et cela nous permet de faire notre propre idée, en plus d’avoir une lecture agréablement neutre.

    Je ne m’étalerai pas de toutes mes réserves. D’autant plus que ma pratique n’est pas tant « de Presse », mais davantage corpo, arts, illustration et édition. Mais je sais très bien de quoi on parle.

    J’ai envie surtout de compléter votre conclusion en ajoutant que, malgré que l’art est présent en chacun de nous et que, pour ma part, je remarque nombre d’adeptes « qui ont l’oeil »… Si on sort cette initiative de son, semble-t-il objectif principal, le goût populaire pour la photo n’en sera qu’amoindri et l’amateur ne trouvera que des clichés qui n’ont que peu de réflexion derrière le travail, pour se créer des inspirations. Quand on se perfectionne au fil des décénnies, on ne fait pas que « peser le piton ». On parle d’Art. Et moi, c’est ce qui m’a inspiré toute mon enfance d’essayer de colliger mon oeil à la réflexion des photographes que je suivais dans nos quotidiens.

    Il n’y a là pour moi aucun débat ni argument de la part des protagonistes impliqués pour me démentir. Je cite M. Duperron qui s’est mis le pied à l’étrier avec le propos suivant… Et me donne envie de persister à croire que j’ai bel et bien raison.

    « Nous nous adressons aux lecteurs pour qui ce sera une expérience particulière de voir leurs photos publiées, non pas aux photographes professionnels.

    (…) Mon scoop s’adresse principalement aux lecteurs qui prendront des clichés spontanés dans leur quotidien. On parle ici de manifestations, d’accidents, de météo, de faits divers… »

    Je rappelle la dernière phrase pour souligner que là est la mégarde… C’est le métier de photojournaliste qui est ici décrit, en partie…

    Quel est l’intérêt de M & Mme « Toulemonde » de « rechercher les horreurs du quotidien ». Je vous épargne de me considérer de naïf en suggérant la question dans votre entourage. Cela suggère aux participants qu’ils se forgent un oeil de pro, de photoreporter…

    Alors à d’autres l’écran de fumée SVP.

    Tout ce que je vous accorde est la démarche « 2.0 marketing viral » dont vous allez bénéficier de tout ceci puisque clairement le lectorat va augmenter: on voudra « se voir » publié, se comparer à ce qui est publié et tenter de faire mieux le lendemain (sans compter l’entourage qui félicitera la présence de leurs amis publiés en « suivant leur travail » comme je le faisais des professionnels d’antan). De la main d’oeuvre gratuite.

    On s’en reparle dans 3-5 ans lorsque le chat sera complètement sorti de sac et que vous n’embaucherez plus aucun pro… (sourire assorti)

    Le fait que cette initiative ne touche pas mon créneau me permet tout de même saluer la part naïve de cette initiative, car le plaisir qu’auront les lecteurs à participer, en mon sens de passionné, sera certainement extraordinaire!

    Malheureusement, cela entraîne un autre aspect que je déplore:

    Dommage que ce soit à leurs risques et périls. Vous n’avez certainement pas prévu les « risques légaux » et encore moins: physiques… que vont courir ces individus… (évidemment hors de votre contrôle et certainement prévalu d’un article de loi dans « l’entente »)

    Tout ceci demeurre opposable comme vous l’avez fait du métier écrit. Alors je demeurre en bonne partie d’accord avec votre position et initiative, malgré mes réserves, puisque le « paysage » de l’information n’en fut qu’enrichi et plus « vrai ».

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